...J’y suis né dans les années 1950 et vécu jusqu’aux années 60 (avant 1960). Un souvenir inoubliable ou juifs, chrétiens et arabes vivions en parfaite harmonie…. jusqu’au déclenchement de la révolution algérienne.
...Le village d’Ain Bessem était un jolie village de Colons, au sud d’Alger non loin de la Kabylie, crée certainement dans les années 1830, c’est-à-dire à l’arrivée de la France sur des plan architecturaux typiquement français.
....Un village lumineux, avec des rues larges, tracées au cordo, avec en son centre, l’église et son magnifique jardin, avec une roseraie splendide, qui dégageait au printemps, des parfums sublimes tous aussi inoubliables l’un que l’autre.
...Et puis au milieu du jardin, il y avaient l’allée principale qui
menait à l’entrée de l’église, bordée d’immenses marronniers dont les
marrons éclatés parsemaient l’environnement et faisaient la joie des
gamins qui se « bombardaient » avec.
...(je retrouve tous les ans le souvenir de cette allée à Vichy au milieu de
son parc datant du second empire, bordée des mêmes marronniers géants aux
fruits éclatés et jonchant le sol…et où, choses curieuse, mes
petits-enfants refont les mêmes gestes que moi, 60 ans plus tard…).
...Puis à gauche de cette même allée, trônait une immense gloriette où des orchestres jouait et
fêtaient les commémorations officielles de l’époque.
...Puis à gauche de cette même allée, trônait une immense gloriette où
des orchestres jouaient et fêtaient les commémorations officielles de
l’époque.
...Autour de cette église et son immense jardin public carré, étaient
disposés, la Mairie construite sur une architecture arabo-coloniale
magnifique, la gare de cars à gauche sous les arcades, réplique identique
de ceux de droite avec ses magasins et son bar en angle où je jouais
pendant des heures au « baby foot », sans oublier la marchande de journaux
à l’autre bout, où j’allais acheter avec impatience les dernières publications pour
la jeunesse comme « Rodéo, bleck le Rock, Tarzan, Spirou...» de l’époque de mon
enfance, que je dévorais dans l’heure…
...Derrière l’église était situé l’école des filles, alors que mon école
se trouvait curieusement beaucoup plus à l’est …
...Et puis Il y avait le cinéma dont les affiches ornaient les panneaux
disposés au beau milieu du carrefour central et que j’apprenais par cœur …
...Une route principale traversaient devant l’entrée du parc d’ouest en
est et menaient soit pour Aumale dans le sens sud-ouest ou Bouira et Alger
dans le sens inverse sud est…
...Bref Un village lumineux où chaque route et sentier étaient un poème à
la vie et au bonheur… et qui vivait sans le savoir ses derniers jours de
bonheur...
...Que de souvenirs joyeux, nostalgiques et tristes à la fois qui
traversent ma mémoire intacte mais sans haine ni reproches…. Que du bonheur
...On dit que les traces du sel, de l’eau et de la nourriture de la région de naissance marque
définitivement la génétique, le caractère et le métabolisme de l’individu.
...Aujourd’hui l’analyse chimique et biologique de l’individu permet de retrouver son lieu de naissance….
...Aujourd’hui, je dis où êtes-vous les David, Amar, Christian, Belkacem, simon, Jacky, André,
et vous tous qui ont croisé ma vie à un certain moment et certain endroit…
...Où êtes-vous les instituteurs qui ont forgé avec bonheur mon esprit et vous la jolie institutrice
fraichement débarqué de France dont j’étais amoureux et qui me paralysait quand
elle me regardait avec ses yeux vert émeraude….
...Où êtes-vous les champs rouges de coquelicot à perte de vue qui
parsèment encore ma mémoire intact d’enfant, les champs jaunes de
Jonquilles qu’on appelait « khnounet an nabi » en arabe, qui poussaient
dans les champs humides ou marécageux et dégageaient un parfum suave,
digne de la madeleine de Proust…
...J’ai retrouvé une fois dans ma vie, exactement cette même fleur avec ce
même parfum suave sur ma route : devinez où ? Au Texas, oui vous avez bien
lu : au Texas (USA) dans la Région de San Antonio, un jour de printemps
lumineux comme à Ain Bessem, dans un champs humide et marécageux !
...En les cueillant, je sentais exactement ce même liquide transparent et
visqueux qui collait aux mains …mais c’était du bonheur…. incroyable mais
vrai….
...Où êtes-vous les vignes à perte de vue à la sortie d’Ain Bessem où
nous allions chaparder, les jeunes écervelés que nous étions, quelques
grappes de raisins encore verts appelés « zbarbor », juste pour le plaisir
de l’exploit…mais sans jamais rien dégrader à la nature si généreuse…
...J’aurai une anecdote courte à raconter sur ces chapardages : nous
étions 3 écervelés ce jour-là et notre plaisir était de nous infiltrer
"comme des indiens" sans nous faire voir au milieu de ces vignes grandioses
plantées certainement par les premiers colons.
... Une fois à l’intérieur, nous devenions totalement invisibles car les
vignes très fournies nous dépassaient de plusieurs têtes.
...Une fois confortablement assis sous les vignes, nous dégustions un
raisin, tantôt noir, tantôt blanc selon la vigne, à peine sucré mais qui
nous enivrait sous un ciel limpide…
...Nous étions les rois …de la vigne ….et puis nous parlions et riions si
fort, que le vieux garde installé dans sa tour au milieu de la vigne
s’aperçu de notre présence et commençait à nous crier…
...Brusquement, la peur au ventre nous nous sommes mis à courir, non sans avoir mis deux ou
trois grappes de raisins noirs dans mes poche de short blanc que je
portais à l’epoque…. et puis ce qui devait arriver arriva : en sortant de
la vigne, nous dévalions une forte pente pour nous échapper et j’ai glissé
et roulé jusqu’à la fin de cette pente….
...Et…arrivé en bas, sain et sauf et loin de la vigne et de son gardien
trop gentil, j’ai découvert le désastre : le raisin s’étant écrasé dans
mes poches, mon short blanc immaculé était devenu rouge bordeau
indélébile : c’était ma 1ere punition, en attendant la 2e de la part de
mes Parents en rentrant….j’en ai été contrarié à l’époque mais aujourd’hui
j’en ri encore avec bonheur!!!
...Et puis d’autres souvenirs , encore et encore…que je pourrai partager
avec d’autres… Si Ain Bessem m’était contée.
... Alors Je jette une bouteille à la mer...
si vous trouviez mon message, venez en parler… échanger vos souvenirs et peut
être des photos « d’avant » et de « maintenant ».
...Et puis qui sait…
J’écrirai peut être un jour mes mémoires… avant que les vagues de l'oublie ne viennent
effacer à jamais les traces de nos pas sur le sable blond de notre memoire algerienne...